Mal récent, nous découvrons les impacts du covid au fil de l’eau. Même si sur ce sujet, les sportifs de haut-niveau et amateurs sont à la même enseigne que tout le monde, leur recherche constante de performance ou d’équilibre de vie permettent de se poser d’autres questions sur le virus. Aussi, « Quand puis-je reprendre après la maladie ? A quel rythme ? Avec quelles mesures de prudences ? » sont aussi des interrogations légitimes dans le cadre de l’entreprise et de la vie courante.

Deux associations américaines* et un institut anglais** se sont posés ces questions, et les protocoles sont variables dans la prudence mise sur la reprise d’activité. Côté US, c’est la progressivité qui prime : 15 jours de repos complet après la sortie de l’infection, reprise à 50% de la charge d’entrainement d’avant covid, 80% à la 3ème semaine, 90% à la 4ème puis finalement une activité pleine.

Pour la Grande Bretagne, les préconisations sont plus légères, avec 10 jours de repos complet pour une reprise de compétition 7 jours plus tard.

Certes, il ne faut pas tomber dans une généralisation, et il est sûr que la reprise va aussi dépendre de la gravité des symptômes, et des sensations personnelles de chacun. Cependant, ces études montrent qu’une fois encore, le temps fait partie des alliés à notre disposition.  Accepter que l’approche « tout de suite et maintenant » puisse impacter négativement les performances dans le temps moyen et long, est rarement dans le fonctionnement de l’athlète et de son entourage. Les conséquences du Covid sur la santé de l’athlète obligent le temps des mesures de précautions, et de la vigilance au moment de la reprise de l’activité. Même un simple essoufflement arrivant rapidement dans l’effort doit être pris au sérieux.

Un service de cardiologie de l’Université de l’Ohio s’est penché sur la question. Résultat, « sur 26 athlètes qui avaient connu un épisode Covid (la plupart asymptomatique), 4 présentaient des signes de myocardite, et 8 autres portaient encore de petites cicatrices sur le muscle cardiaque ». D’ailleurs, des acteurs du sport professionnels se permettent finalement de prendre ce temps. L’exemple du Stade Français, club professionnel de rugby, qui avant de reprendre pleinement l’activité, fait passer une batterie de tests poussés, avec entre autres un scanner des poumons.

L’idée de ce post n’est pas de tomber dans le catastrophisme, mais bien de vous proposer d’être encore plus proche de vos sensations et votre intuition. Osez-vous écouter, et permettez-vous de bien vous entourer, même pour une pratique loisir de votre sport.

Et si l’autre bonne question face au Covid était « Et si la maladie permettait de voir les choses autrement ? Prendre le temps nécessaire pour être à l’écoute de mes sensations, ne serait-il pas finalement un investissement favorable pour la pratique de mon sport ? De mon job ? De ma vie ? »

*US National Strenght & Conditioning Association / Collegiate Strength & Conditioning Coaches Association             

**Sport Institute

Source Sport & Vie N°190 / Dr CD